Maison de Pallier

Pour répondre à quelques questions sur la réalisation du plan de travail, voici un plan de coupe au niveau d'un de ses pieds.

Les différentes pièces de bois :

a. Les pieds (n°2 sur le dessin) et les traverses (n°1), en chêne, ont été rabotés jusqu'à obtenir une section de 8x8 cm.

b. Le plateau  (n°4) est en hêtre constitué de 3 planches d'épaisseur 4 cm et assemblé en rainures et languettes.

c. Une pièce de bois (n°3) rabotée à la section 4x4 supporte le plateau.

Les différents assemblages :

a. n°2 et n°1 (pied et traverse) en tenon et mortaise, chevillés.

b. n°1 et n°3, collés (choisir une colle à bois à prise très lente et ne pas hésiter à les maintenir compressés avec un maximum de serre-joints).

c. n°4 et 3 : dans notre cas, nous avons vissé les planches du plateau dans le n°4 (ce qui permet de pouvoir les enlever et les remettre).

d. N° 1 dans 5 : les traverses côté mur ont été vissées dans celui-ci.

Attention bien sûr à respecter les normes de hauteur pour les pieds et de prévoir la largeur suffisante pour une machine...

Le plateau qui reçoit l'évier est en fait un placage de hêtre sur une plaque d'aggloméré marine pour éviter les problèmes liés à l'eau.

Le choix de mettre plusieurs planches pour constituer le plateau plutôt qu'un plateau d'un seul tenant tient à la taille des planches que nous avions à disposition ( façonnées de A à Z depuis l'arbre... donc taille dépendante dudit arbre...).

Pour le choix des essences de bois, les traverses et pieds sont en chêne, pour la solidité et l'esthétique. Le hêtre a été choisi pour sa résistance aux coups de couteaux (les billots de boucher sont souvent en hêtre car cette essence a tendance à reprendre sa forme originelle après avoir entaillée).

Les photos de la réalisation du plan de travail sont dans l'album "cuisine"...

C'est ça, allez-y, pendez-moi, j'ai pas tenu le blog... N'empêche que, hein, on a de la matière à mettre en ligne maintenant, avec tout ce qui s'est passé ces derniers mois... Commençons donc par la cuisine : le gars Joël et Pierre ont passé de longues heures à nous mijoter un plan de travail fait maison, dont voici la recette illustrée (et synthétisée).

Le voici en préparation dans la grange du Chiroux :

Premiers essais avec l'évier, cadeau de Wens et la Vénérable Reum... Et puis chaque morceau a été soigneusement numéroté et le plan de travail est parti en pièces détachées jusqu'à Pallier. Alain et Matthieu étaient là en renfort, pour fixer la structure :

Ensuite, il y a eu l'étape carrelage du mur, de chaque côté de la niche :

 On a opté pour un carrelage gratuit : les anciennes ardoises du toit. Un petit coup d'huile de lin + essence thérébentine et les voilà reparties pour une nouvelle vie.

Enfin, moment tant attendu, béni entre tous : la venue du messie plombier ! Les enfants, ça, c'est une vraie révolution ! Voici donc enfin notre évier opérationnel. Les plateaux du plan de travail sont en cours : il en manque encore une moitié ainsi que le reste du carrelage ardoisé à finir; le four et les plaques à installer. Et quand ce sera fait, on pourra dire qu'on a fini une pièce !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 Nous devisions l'autre jour avec Hortense de la fatalité du retard dans les travaux. On le sait bien, respecter les délais qu'on s'était fixés est totalement impossible. D'ailleurs, si on avait réussi, on aurait passé cet hiver avec du chauffage, à se faire cuire le derrière dans notre maxi baignoire tout en dégustant le caviar payé par le crédit d'impôts. C'était le plan initial.

Mais ça ne marche jamais comme ça. Une des raisons est que, lorsqu'on se prévoit un plan d'action, on ne voit que les GROS travaux à faire.  

Or ce sont surtout les toutes petites tâches qui sont chronophages... perfides, sournoises, tapies dans l'ombre, elles attendent leur heure...TREMBLEZ, CARCASSES, car elles sont sans pitié...

Voici donc le résultat de 2 week-ends complets de ponçage de poutres et plafond dans la cuisine, un peu compliqué par le fait que les anciens s'étaient amusés à combler tous les noeuds et irrégularités du bois avec du plâtre. Il y avait aussi tout un régiment de clous à déloger. Une fois la chose faite, lesdits solives et plancher ont reçu une application de brou de noix très dilué, histoire de masquer les irrégularités du ponçage sans trop foncer la couleur initiale du bois. Et voilà un combat de gagné !

Il reste à faire très attention maintenant au raccord enduit-poutres lors de l'application de notre enduit de finition.

Bon, on allait quand même pas laisser Julien bosser tout seul. Il fallait bien qu'on embauche d'autres personnes, hé hé hé (rire machiavélique).

Pierre avait bien préparé le terrain : montants pour fixer le coffrage de nos enduits en chaux-chanvre, premières bétonnières et premiers essais pour commencer l'isolation des murs de la cuisine. Puis Toinette est venue mettre la main à la pâte :

Et le week-end dernier, c'était le tour de Cécile et Stéphane.

Et ça monte, ça monte... Pas mal du tout cette technique avec les planches... le plus long, comme toujours c'est la préparation. Après...ça va tout seul : on bourre la mixture, on tasse un peu et le tour est joué. Le lancer de gobetis est également une activité sportive, saine et anti-stress. Je la recommande.

Il n'y a qu'un seul hic : la température de la bouillie était un peu fraîche ce week-end ! Brrr... un peu plus et le thermomètre nous aurait interdit l'usage de la chaux. C'est qu'ils annonçaient de la neige sur Millevaches, samedi... D'ailleurs, il m'a même semblé entendre les clochettes du traîneau du Père Noël... Climat VS isolation... la course contre la montre a commencé !

Rien de tel un dimanche matin au réveil que de remplir quelques brouettes de gravier... Voilà qui vous met en jambes (et en bras) pour la journée...

Allez, hop ! Un lit de gravillons comme les aime le Chat Mo pour tapisser le sol de la future cuisine :

Et puis on fait ronfler la bétonnière. On enfourne quelques pelletées de sable + batichaux dans la gueule de la bête, on ajoute un peu d'eau et c'est parti... On benne le tout entre les guides et on tire à la règle en s'appliquant, bien sûr...

Bon, ben, c'est physique cette affaire. C'est là qu'on aimerait bien que le sable puisse être livré plus prêt de la maison pour éviter un peu de manutention. Mais c'est une activité plutôt plaisante et c'est assez rigolo à conduire, une bétonneuse. Comme on a arrêté assez tôt, on s'est arrêté à la moitié de la chape :

L'autre moitié, c'est pour mercredi et d'ici-là, on a soigneusement barricadé la pièce, histoire de ne pas retrouver les coussinets du chat Mo scellés pour l'éternité dans le batichaux...