Certes, l'hiver ne semble pas encore terminé... Malgré tout, il a bien fallu se décider à un moment donné à mettre des petites graines dans la terre, sans quoi on n'aurait jamais attaqué le jardin cette année.
Et même s'il a gelé après les Saints de glace, la feignasse avait déjà commencé à passer de la théorie à la pratique... qui consiste essentiellement à regarder Dame Nature bosser pour elle. Oui, il y a dans tout potager qui se respecte des vivaces vraiment sympa qui réapparaissent chaque printemps sans que vous ayez le moindre effort à fournir - à moins que ce ne soit une question de karma, car vous avez eu la bonté de les planter une première fois... Franchement, on se demande d'ailleurs pourquoi toutes les plantes ne sont pas des vivaces et pourquoi on doit s'embêter chaque année à ressemer les annuelles ??!! Au passage, n'oubliez pas de signer la pétition en fin d'article afin de réclamer la vivacification de toutes les plantes, je vous en serai reconnaissante...
Quoiqu'il en soit, en cette Toussaint ce printemps, j'ai comme chaque année le plaisir de voir réapparaître ma meilleure copine, la rhubarbe, accompagnée des aromatiques et des plantes-à-tisanes. Une partie du potager se cultive donc toute seule - c'est beau l'autonomie chez les légumes !
Mélisse, camomille, thym, menthe, romarin, oseille, ciboulette, fraisiers...Voilà des valeurs sûres sur lesquelles on peut compter en toutes circonstances.
Les blettes, coupées à ras et protégées par un paillage épais à la fin de l'automne, repartent de leur pied et promettent une "récolte bonus" avant de monter en graine - la relève étant assurée par les semis spontanés de cette bisannuelle vraiment sympa. Dans l'histoire de ma relation avec les poirées, sachez qu'il y a eu un temps où je trouvais qu'il n'était pas évident de préserver ces semis au milieu des autres plantations. La solution était vraiment simple - maintenant qu'elles ont un carré pour elles toutes seules, il n'y aucun risque de les faire disparaître et il n'y a plus qu'à procéder à un sévère éclaircissage au printemps.
Tout cela est bien beau, me direz-vous, mais il n'y a pas encore de quoi remplir son assiette. C'est là que je vous saurais gré de m'accorder qu'il n'est pas facile de jardiner enceinte. Voici tout de même des photos de mon exploit : les fèves et les petits pois semés dans la position du sumo prêt à l'attaque (j'ai enfin compris la posture).
Depuis, des semis de carottes, haricots, navets et radis en place, courgettes, potiron, choux en caissette sont venus compléter l'inventaire et les salades attendent d'être éclaircies/repiquées.
Service minimum au jardin cette année, donc, avec du retard pour cause de grosse boudine combinée à une météo maussade et des températures négatives au 15 mai !!! (les trois points d'exclamation sont inutiles, mais ont un effet cathartique)...