Maison de Pallier

Dans les articles de la catégorie "présentation des lieux", il y a finalement une chose que l'on n'avait pas encore faite : présenter notre hameau.  

Notre maison n'est pas isolée : on a des voisins directs, ce qui n'empêche pas d'être vraiment au calme : Pallier, c'est pas grand. Il y a quatre maisons (dont la notre) habitées toute l'année, soit une quinzaine d'habitants.
Quand on est peu nombreux, mieux vaut s'entendre et de ce point de vue, on a de la chance, l'ambiance est vraiment sympa dans le hameau.

L'été, la population augmente et Pallier hisse l'Union Jack en symbole d'amitié franco-britannique. Les foyers sont alors pour moitié anglophones, ce qui marque vraiment les grandes vacances !  

Pour l'heure, l'hiver est bien là. On n'entend nulle part la langue de Shakespeare. Seuls résonnent les hurlements des loups faméliques rôdant autour des habitations et les lamentations plaintives d'un vent glacial...

  Puis, tout à coup, le silence assourdissant de la neige sur Pallier...

Quelques petits détails pêle-mêle de la chambre :

Une vanité-tête-de chevreuil sur le  dessus de cheminée et notre début de collec' de réveils oranges en guise de tête de lit.

Le miroir, lui, était déjà dans la maison :

 Réparé par la Vénérable Reum (avec de la pâte à modeler durcissant à l'air, pour la petite astuce); il ne restait plus qu'à le laquer avec de la peinture glycéro.

Finissons ce rapide inventaire avec un des deux fauteuils moumoute offerts par Yann et la caisse de chicorée (reconvertie en corbeille à linge) sauvée du grenier de l'école...

L'objectif actuel : la grande pièce de l'étage - le futur bureau. Une fois cette pièce  terminée, on pourra se dire que l'étage entier est au propre : fini les travaux salissants pour cette partie de la maison ! Cela permettra aussi de désengorger la petite chambre-dressing, de sortir les bouquins des cartons et d'avoir un vrai espace de travail, sans poussière.

Alors, c'était comme ça :

On avait ensuite cassé le plâtre sur le mur du fond, celui de la fenêtre. Une fois le mur en slip, on avait pensé l'enduire en chaux-sable comme on a fait au rez-de-chaussée. Avec le vénérable Reup, on avait donc attaqué la première couche d'enduit et c'était resté en l'état depuis l'été dernier.

Au moment de s'y remettre, on s'est dit que l'enduit, ça n'allait pas pour deux raisons : 1. il s'agit du mur côté nord et un enduit tout simple, ça n'isole pas vraiment.   2. Le  mélange chaux-sable bien rustique, c'est pas raccord avec le reste des murs qui sont en plâtre. La jonction est bizarre...

La solution pour laquelle Pierre a opté, c'est la plus rapide et sans doute la plus économique aussi : du lambris (qui sera peint ensuite ) et derrière, de la bonne vieille laine de verre qui pique bien, juste comme on l'aime !

C'est un des pires matériaux qui soient sur cette terre, je pense, mais faut avouer qu'on sent déjà la différence côté chauffage. Faut dire qu'on en a mis aussi au plafond, ce qui n'est pas du luxe, étant donné que le grenier est encore ouvert aux quatre vents. Bref, niveau confort, c'est déjà mieux que l'hiver dernier !

Niveau déco, bien sûr, ça laisse encore à désirer... Vous remarquerez toutefois que nous avons à présent la lumière dans tout l'étage, avec des interrupteurs qui fonctionnent !  Affaire à suivre, car Pierre continue à y bosser...

Pour répondre à quelques questions sur la réalisation du plan de travail, voici un plan de coupe au niveau d'un de ses pieds.

Les différentes pièces de bois :

a. Les pieds (n°2 sur le dessin) et les traverses (n°1), en chêne, ont été rabotés jusqu'à obtenir une section de 8x8 cm.

b. Le plateau  (n°4) est en hêtre constitué de 3 planches d'épaisseur 4 cm et assemblé en rainures et languettes.

c. Une pièce de bois (n°3) rabotée à la section 4x4 supporte le plateau.

Les différents assemblages :

a. n°2 et n°1 (pied et traverse) en tenon et mortaise, chevillés.

b. n°1 et n°3, collés (choisir une colle à bois à prise très lente et ne pas hésiter à les maintenir compressés avec un maximum de serre-joints).

c. n°4 et 3 : dans notre cas, nous avons vissé les planches du plateau dans le n°4 (ce qui permet de pouvoir les enlever et les remettre).

d. N° 1 dans 5 : les traverses côté mur ont été vissées dans celui-ci.

Attention bien sûr à respecter les normes de hauteur pour les pieds et de prévoir la largeur suffisante pour une machine...

Le plateau qui reçoit l'évier est en fait un placage de hêtre sur une plaque d'aggloméré marine pour éviter les problèmes liés à l'eau.

Le choix de mettre plusieurs planches pour constituer le plateau plutôt qu'un plateau d'un seul tenant tient à la taille des planches que nous avions à disposition ( façonnées de A à Z depuis l'arbre... donc taille dépendante dudit arbre...).

Pour le choix des essences de bois, les traverses et pieds sont en chêne, pour la solidité et l'esthétique. Le hêtre a été choisi pour sa résistance aux coups de couteaux (les billots de boucher sont souvent en hêtre car cette essence a tendance à reprendre sa forme originelle après avoir entaillée).

Les photos de la réalisation du plan de travail sont dans l'album "cuisine"...

Aujourd'hui, continuons le tour de la maison avec la cuisine. Dans les derniers épisodes, nous l'avions laissée comme ça :

Les plateaux du plan de travail avaient ensuite été assemblés et posés :

Actuellement, il reste encore à réaliser le coffrage pour dissimuler les tuyaux plomberie/sanitaires qui courent dans un angle de pièce.  Il manque également encore le four à encaster et des rangements sous le plan de travail pour dompter le bazar qui a tendance à s'installer trop vite ! Pierre a commencé à coudre des rideaux : c'est pas mal aussi pour le cacher, le bazar. Mais le chantier couture a été suspendu pour un autre : l'électricité. Depuis quelques jours, les prises ne sont plus là juste pour faire style; elles fonctionnent !

Bref, c'est une pièce qui n'est pas encore totalement terminée, ni prête pour un reportage dans le prochain numéro d'Art et décoration, mais elle est fonctionnelle et ça, ça a apporté un vrai confort de vie ! C'est bon de se rappeler qu'elle était comme ça au début :

Et aujourd'hui :